5 novembre 2014

Patrick Pelloux : On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps

Ce que l’éditeur nous dit :
Délaissant momentanément les urgences de nos maux contemporains qui forment son quotidien, le Dr Pelloux se penche ici sur de curieux patients : quasi morts, et tous illustres. Et si leur agonie en disait plus sur l'époque que l'époque elle-même ? Partant de cette intuition, Patrick Pelloux s'est lancé dans une recherche inédite, à la fois médicale et historique : retracer, au plus près de la vérité clinique et du contexte politico-socioculturel, les derniers moments de ces personnalités qui ont fait l'Histoire. Le résultat en est trente chroniques – de Jésus à Churchill dans l'ordre chronologique –, écrites d'une plume aussi précise qu'un bistouri (pour la vérité des faits), mais également pleine de verve, d'empathie et, souvent, d'humour, voire d'une pointe d'ironie. On y croise des rois, bien sûr (Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIV...), des révolutionnaires (Danton, Robespierre), des résistants (Jean Moulin), des savants (Marie Curie), mais aussi des soldats (à Waterloo ou le 6 juin 1944), des écrivains (La Fontaine, Voltaire, Balzac, Zola...), des saltimbanques (Molière, Fréhel, Laurel et Hardy), et même un canard (Satunin) et un faux philosophe (devinez son nom) ! À l'image de son titre emprunté à Molière, un livre très sérieux mais qui ne se prend pas au sérieux, dans lequel on se promène au gré des époques, des thèmes, des personnages, avec le plaisir rare d'apprendre en s'amusant.

Ce que j’en pense :
S’il y a une chose qu’on ne peut pas retirer à ce bouquin, c’est bien l’originalité de son sujet. A travers la manière (plus ou moins tragique, plus ou moins hygiénique, mais jamais d’un dernier soupir serein durant leur sommeil) dont ils passent de vie à trépas, Patrick Pelloux revient sur la vie (quelle ironie) de certains personnages ayant marqué l’histoire de France. Entre sarcasmes et descriptions méthodiques des symptômes, on nous parle beaucoup de saignées (et des anémies qui s’ensuivent), de nécroses ou de fluides corporels dont la présence n’inspire rien de très positif. Si on sent que Patrick Pelloux n’est pas écrivain de métier et maîtrise mal sa prose, notamment dans la répétition des termes (j’ai vu “agonie” trois fois en une seule page), mais pour ceux qui apprécient l’humour noir cela n'empêche pas certains passages d’être franchement drôles.
L’influence de la religion est aussi très présente : là où l’on découvre d’entre La Fontaine et Voltaire, lequel renoncera à ses principes de toute une vie face à la peur de l’inconnu, en faveur de la rassurante protection divine, et lequel inébranlable, refusera l’extrême onction jusqu'à son dernier souffle ? Quel suspense insoutenable, n’est-ce pas?

Conclusion :
Âmes sensibles s’abstenir, mais au moins ça se lit vite.

A lire si vous voulez en savoir plus sur :
les progrès de la médecine
les accessoires religieux
le déni
l’absence de soin qui arrange bien


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