Ce que l’éditeur nous dit :
Ariane, jeune aristocrate protestante, a épousé Adrien, un petit bourgeois dont Solal, juif séducteur, est le responsable hiérarchique. Solal voudrait qu'elle l'aime vieux et laid. C'est sous l'apparence d'un vieillard édenté qu'il essaie de la séduire. Pour satisfaire son ambition, Adrien va tout faire inconsciemment pour favoriser leurs amours. Irrésistible, Solal l'est et Ariane succombe.
Ce que j’en pense :
Intemporel, Belle du Seigneur traite d’un thème abordé dans une précédente lecture, celui des conventions sociales. Dans un contexte de recherche d’emploi, alors que pour bien des recruteur “entretien d’embauche” rime avec “faire bonne figure”, c’est un sujet par lequel je me sens particulièrement concernée.
Loin de mes petites préoccupations quotidiennes, Albert Cohen pousse avec génie le sujet à son paroxysme. Au travail, avec ses supérieurs ou ses collèges, sa famille ou ses amis, son époux ou son amoureux, toute les situations sont évoquées, le paraître sous toutes ses formes, qui semble être la seule force faisant tourner la terre. Tout est exagéré (quoi que), chaque idée étant développée sur des pages et des pages (pour notre plus grand ravissement). Tandis que l'auteur nous entraîne dans un torrent de mots, négligeant parfois toute ponctuation pour mieux nous plonger dans le flot de pensées de ses personnages, le lecteur peine à reprendre sa respiration mais en redemande. Car oui cette écriture est sans fin, mais elle est fabuleuse. Elle sait se différencier selon les protagonistes, se renouveler sans cesse malgré les répétitions, décrire aussi bien le pire que le meilleur. Surtout le pire, la lecture devenant presque douloureuse tandis que l’inexorable se profile et la fin approchant.
Conclusion :
Une lecture dont on ne sort pas indemne.
A lire si vous voulez en savoir plus sur :
- les rapports
- les dossiers
- la hiérarchie
- la pudeur
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