Ce que l’éditeur nous dit :
ATTENTION, SPOILER, C’EST PRESQUE UNE SYNTHÈSE DU LIVRE !!!!
Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait peut-être par vous parler d'une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël.
Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l'écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l'exercice de leur profession.
Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police.
Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n'émettra plus que des murmures.
L'art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
Ce que j’en pense :
De Michel Houellebecq, j’avais lu La Possibilité d'une île, dont j’étais miraculeusement parvenue à bout. Je garde un souvenir de glauque, vulgaire et surtout très malsain. Autrement dit, répugnant et sans intérêt.
Il a fallu l’obtention du prix Goncourt et surtout l’assurance de proches l’ayant lu et approuvé, avant que je me résigne à revenir à cet auteur. Et ils avaient raison. C’est très bien.
Cette fois, le lugubre est oublié (quasiment) et Michel Houellebecq nous convie dans le monde de l’art. Pas celui des âmes blessés et des drogués, juste un milieu professionnel “comme les autres”. L’utilisation de personnages réels (Steve Jobs, Jean-Pierre Pernault, Frédéric Begbeider, etc.) donne une impression de crédibilité au roman. Et après tout, à quoi bon tenter de démêler le vrai du faux, lorsque le récit est suffisamment prenant ? Surtout lorsque les descriptions des objets et des procédés artistiques sont particulièrement réussis.
Par son caractère solitaire et presque détaché de sa propre histoire, le personnage principal aurait pu être inventé par Haruki Murakami (il aurait fallu lu attribuer un chat pour bien faire). Et si les univers des deux auteurs sont radicalement différents, on tous deux savent se montrer fascinants sans jamais être explosifs.
Conclusion :
Une excellente surprise.
A lire si vous voulez en savoir plus sur :
- les châteaux
- les autoportraits
- la presse
- le mécénat
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