Ce que l’éditeur nous dit :
Trois mille ans se sont écoulés depuis l'extermination des doryphores, et les hommes se croient désormais seuls dans l'univers. Or, sur la planète Lusitania, on découvre l'existence des piggies, bipèdes mi-hommes mi-cochons doues d'intelligence.
Des scientifiques sont détachés pour les étudier mais, sans mobile apparent, ils sont assassines. L'humanité s'interroge : doit-on s'inquiéter de cette nouvelle menace, et la détruire?
Afin de rendre hommage aux victimes, on convoque sur la planète un porte-parole des morts. Mais voilà, dans ses bagages se trouve un cocon ou vit la dernière reine des doryphores. Car cet homme n'est autre qu'Ender, Le Xénocide.
Ce que j’en pense :
Si le premier volet de la Stratégie Ender prenait place dans un univers plutôt science-fiction, les trois suivants se situeraient plutôt dans le genre de la fantasy, car si les vaisseaux spatiaux sont toujours présents, ils sont presque relayés au rang de simple moyens de transport. De plus, l’intention de l’auteur y est clairement plus orientée vers le spirituel que vers le matériel. Des thématiques telles que la religion ou le sens de la vie y sont présentées, au travers de débats (souvent passionnants) entre les protagonistes. Oscon-Scott Card est un homme qui se pose beaucoup de questions !
Si j’ai été totalement emballée par cet univers si riche et les idées développées (le rapport à la nature, la tolérance, la communication, etc.), le rythme finit par s'essouffler et les défauts par devenir trop flagrants, au point que j’ai eu du mal à terminer le dernier tome. Dans ce qui m’a le plus dérangée, je noterais d’abord la surabondance de personnages “surhumains”, tous étant décrits comme extrêmement intelligents, les meilleurs absolus dans leurs domaines respectifs, mais portant avec difficulté le fardeau de la vie et incapables de se détacher de leurs questions existentielles. Non seulement ils finissent tous par se ressembler, mais l’atmosphère en devient pesante, tournant l’une des qualités du roman à son désavantage. Ensuite, j’ai trouvé que l’idée première avait été mal exploitée à bien des égards. Le postulat de départ établit que 3000 ans se sont écoulés depuis le premier tome. Hors il semble que Orson-Scott Card n’a pas réalisé l'ampleur de l’évolution qu’a connu notre humanité durant les 3000 dernières années. Dans le monde qu’il décrit, les évolutions technologiques semblent inexistantes, les cultures s’être simplement déplacées géographiquement, tout en restant identiques (on sent pourtant que l’auteur a travaillé le sujet des spécificités culturelles, mais mal) et le héros s'étonne que l'humanité ait "déjà" oublié les événements passés (sauf erreur si notre humanité se souvient très bien de la seconde guerre mondiale, les génocides ayant eu lieu sous l'empire romain font rarement cas de devoir de mémoire). Tout cela n’a juste aucun sens. Pour rester crédible il aurait fallu vraiment assumer ce chiffre, ou simplement le réduire. Pour exploiter pleinement le potentiel de ce cycle, qui présente une pensée de fond très riche et un style d’écriture de qualité, il aurait été bénéfique d'en alléger la forme.
Conclusion :
Une saga prodigieuse et passionnante mais empreinte de nombreux défauts de forme. A trop vouloir en faire...
A lire si vous voulez en savoir plus sur :
- la culture
- l'âme
- la valeur de la vie
- l’au-delà
Le décalage ne m'a jamais gêné plus ça, j'ai décroché à la fin de Xenocide à cause de l'apparition des "enfants de l'esprit" qui avait vraiment le goût de n'importe quoi pour moi. Dommage parce que j'avais trouvé La voix des morts excellent (sur la question de l'Autre) et Xenocide était plein de promesses. Du coup je doute de lire le dernier volet un jour.
RépondreSupprimerOui je vois ce que tu veux dire, il y a en effet un petit goût de n'importe quoi. Globalement je n'ai pas trop aimé tout ce qui se rattachait au personnage de Jane (ce dont tu parles en fait partie). De plus cette fameuse apparition rajoute une couche supplémentaire à l'atmosphère déjà pesante, même si cela fait sens dans l'histoire globale...
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