TRY ME

2 août 2016

Margaret Atwood : La Servante écarlate (The Handmaid's Tale)

Ce que l’éditeur nous dit :
La "servante écarlate" c'est Defred, une entreprise de salubrité publique à elle seule. En ces temps de dénatalité galopante, elle doit mettre au service de la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, son attribut le plus précieux: sa matrice. Vêtue d'écarlate, elle accomplit sa tâche comme une somnambule, et le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, d'échanger des confidences, de dépenser de l'argent, d'avoir un travail, un nom, des amants... Doit-elle céder à la révolte, tenter de corrompre le système?Romancière, poète et essayiste, Margaret Atwood est un "grand écrivain" mais aussi, à plus d'un égard, un personnage qui fascine. "La Servante écarlate", cette "utopie négative" qui n'est pas sans rappeler "1984" d'Orwell, reste l'un de ses hauts faits d'armes dans le combat qu'elle a mené et continue de mener pour la femme.

Ce que j’en pense :
Si le roman est concentré sur la condition des femmes, puisque conté par l’une d’entre elles, je ne le qualifierai pas de purement féministe. Les hommes de cette société y sont tout autant soumis aux contraintes de la dictature, même si de manière plus ou moins drastique en fonction du rang social de chacun.
Bizarrement les différents éléments de dictât qui y sont décrits, m’ont pas plus choquée que ça. La manière de les décrire paraît si lointaine et détachée que je ne me suis pas vraiment sentie concernée. D’ailleurs, bien peu d’éléments de contextes nous sont fournis, sur la manière donc cette société s’est retrouvée dans cette situation.
Tous les sentiments de l’héroïne quant à la solitude sont bien plus présents, tandis que l’on suit ses pensées, qu’elle tente presque désespérément de s’occuper l’esprit avec des récits passés (qui sont également sources de douleurs, car terminés, voire tristes), qu’elle s’accroche aux détails du présent.
Le tout dernier chapitre, tout à fait inattendu, vient ajouter une vraie touche d’originalité, une sorte de nouvelle perspective à l’ensemble, qui fait que je ne suis pas sentie frustrée par l’absence de bien des réponses (lui-même n’en donne pas vraiment à y regarder de plus près).

Conclusion :
Un roman qui se lit bien, mais qui ne m’aura pas bouleversée malgré la dureté de son sujet.

A lire si vous voulez en savoir plus sur :
les gravures sur bois
les cordes
les casquettes
la maternité

SFFF & D. : item 5




27 juillet 2016

Solveig Anspach : L'effet aquatique

Ce que le synopsis nous dit :
Samir, la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Mais son mensonge ne tient pas trois leçons - or Agathe déteste les menteurs! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10ème Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour...

Ce que j’en pense :
Que voilà un joli petit film français comme tant d’autres... Ah la réalisatrice est islandaise en fait, pardon. Que voilà un joli petit film franco-islandais tout court. Si le niveau global est très correct, l’une des scènes est incroyablement mal interprétée, ce qui me paraît difficile à justifier au vu du nombre d’acteurs professionnels qui essaient de percer en ce bas monde.
En écrivant cette chronique, j’ai découvert que cette histoire de piscine à Montreuil avait un préambule, Solveig Anspach ayant précédemment tourné un long-métrage dénommé The queen of Montreuil. Ça ne s’invente pas et surtout cela explique pourquoi tous les personnages avaient l'air de se connaître sans que l’on sache d’où, ni comment. Qu’il s’agisse des scènes françaises ou islandaises, j’ai trouvé l’ensemble plutôt égal : aucune scène grandiose, mais j’ai plusieurs fois été amusée (le personnage de Corinne, maître-nageuse envahissante, y aura contribué, heureusement utilisée avec parcimonie). Un peu dommage que les magnifiques paysages islandais n’aient pas été plus exploités, mais j'imagine que ce n’était pas le propos.

Conclusion :
Gentillet.

A voir si vous voulez en savoir plus sur :
les serpents
les oies
les projets ensemble
les plongeoirs

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26 juillet 2016

Le CRAAA (Challenge Recueils And Anthologies Addict)

Challenge réalisé du 09 Septembre 2015 au 15 Juillet 2016. 

Voici que je me lance dans le nouveau challenge de Cornwall, du blog La prophétie des ânes. Il paraît qu'il s'agit du petit frère du JLNN de Lune, auquel justement j'avais déjà participé.

Le principe est simple : lire des recueils et des anthologies (les romans et nouvelles esseulées ne sont pas acceptés).
Le système de comptage de point, qui nous promet gloire, laurier et paillettes (je me demande s'il s'agit de paillettes digitales ou si le gagnant va recevoir une enveloppe au contenu volatile), est quant à lui un peu plus compliqué. Je laisse aux curieux le soin d'en découvrir le détail dans le billet de présentation.
Par exemple, rien qu'en rédigeant le présent billet, je gagne mes premiers 5 points. Facile !



Les lectures (total 145 point) :
*Lectures à 15 points tirées au sort par Lune.

25 juillet 2016

Jeanne-Marie Leprince de Beaumont : La Belle et la Bête et autres contes

Ce que l’éditeur nous dit :
Venue se livrer à la Bête pour sauver son père, la Belle finit par aimer le monstre qui se révèlera alors être un beau prince ensorcelé... Tout le monde connaît l'une ou l'autre des adaptations de ce célèbre conte sous forme de film ou de dessin animé. L'histoire imaginée par Madame de Beaumont est devenue mythique. Elle glorifie la "beauté intérieure" qui peut exister dans l'être le plus laid, voire terrifiant, et la valeur de ceux qui, comme la Belle, savent aller au-delà des apparences. Une histoire à vocation édifiante, donc, qui doit son succès au sujet comme à la manière dont il est traité : le merveilleux est constamment Jeanne-Marie Leprince de Beaumont : La Belle et la Bête et autres contes.

Ce que j’en pense :
En lisant ce recueil, j’avais évidemment les images de sa version Disney. Les studios ont fait un excellent travail, car le récit originel ferait presque pâle figure face à son adaptation. Des différentes nouvelles que recense ce bouquin, chacune d’elle était une variante plus ou moins fidèle la première, c’est pourtant la plus riche et la plus élaborée. C’est peut-être l’époque qui veut cela, mais j’ai trouvé ces histoires bien succinctes et me demande comment elles ont pu à ce point marquer les esprits, et encore moins enseigner quoi que ce soit à des jeunes filles de bonnes familles. J’en aurais au moins appris un peu plus sur cette chère Madame Leprince de Beaumont, grâce aux clés de lectures offertes pour cette édition, qui a pensé ces contes dans un but tout à fait intéressé : celui d’éduquer aux bonnes manières, avec des valeurs telles que la gentillesse, l’altruisme et la modestie. D’ailleurs les différents auteurs s’étant ici prêtés à l’exercice n’ont montré aucune pitié pour le sors des deux soeurs de Belle, dont la vanité sera largement sanctionnée !

Conclusion :
J’aurais largement préféré la version Disney, mais c’était si vite lu...

A lire si vous voulez en savoir plus sur :
les roses
les robes
les malédictions
les bons caractères








7 juillet 2016

Pierre Gripari : La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca

Ce que l’éditeur nous dit :
Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois une rue Broca. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un Monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Bachir. Il était une fois une petite fille. Et c'est ainsi que, dans ce livre, vous allez faire la connaissance d'une sorcière, d'un géant, d'une paire de chaussures, de Scoubidou, la poupée voyageuse, d'une fée, et que vous saurez enfin la véritable histoire de Lustucru et de la mère Michel.

Ce que j’en pense :
Quelle délicieuse expérience que celle de redécouvrir un classique de son enfance. Je me souviens clairement de la couverture du folio junior (l’un des premiers que j’ai lu, suivi de nombreux autres) de mon exemplaire de La sorcière de la rue Mouffetard. A l’époque je n’avais encore jamais mis les pieds à Paris et j’ai éprouvé une grande émotion en voyant finalement la fameuse rue de mes propres yeux (mes grands-parents vivant juste à côté) un ou deux ans plus tard. Au final c’est surtout un lieu très touristique (je ne sais pas si c’est à cause du livre ou si l’auteur l’a choisie parce qu’elle était déjà connue) parmi tant d’autres, mais l’évocation de son nom me sera toujours associé à une certaine magie. Pour en revenir aux nouvelles, j’ai à nouveau apprécié le ton absurde de l’auteur et la diversité des textes. Si on trouve toujours des références à la rue Broca (la véritable clé du recueil, mais je ne sais pas pourquoi, celle-ci m’a moins marquée), les univers sont finalement très diversifiés. Avec mes yeux d’adulte (féministe), j’ai tout de même noté quelques détails qui m’ont gênée. Prenons pas exemple le conte de la mère Michelle : on nous explique comment celle-ci fini par épouser un homme qui lui fait la cour au moyen de chantage et de harcèlement. Juste après avoir lu Les crocodiles, c’est un peu difficile à accepter. Mais il s’agit d’une autre époque, d’autres mœurs et cela n’aura pas entaché le plaisir que j’ai eu à cette relecture.

Conclusion :
Voyage en enfance !

A lire si vous voulez en savoir plus sur :
l’histoire de France pour les nuls
la prospérité
les étoiles
les tirelires



5 juillet 2016

Gabriel Rodriguez et Joe Hill : Locke & Key (6 tomes)

Ce que l’éditeur nous dit :
Keyhouse : un étrange manoir de la Nouvelle-Angleterre. Un manoir hanté, dont les portes peuvent transformer ceux qui osent les franchir... Après le meurtre brutal de leur père. Tyler. Bode et Kinsey découvrent leur nouvelle demeure, croyant y trouver le refuge dont ils ont besoin pour panser leurs plaies. Mais une ténébreuse créature les y attend pour ouvrir la plus terrifiante de toutes les portes...

Ce que j’en pense :
J’ai découvert la série sur je ne sais plus quel blog, en tout cas pas l’un de ceux que je suis habituellement. Je n’ai plus en tête le détail de ce que l’article disait, mais je me souviens clairement de l’enthousiasme de sa rédactrice pour cette série et pour la psychologie de ses personnages en particulier. La préface du premier opus vantait également la qualité de l’ouvrage à grand renfort d’adjectif. J’aurais dû me méfier du parti pris, car je suis loin de partager ces sentiments positifs. Cela avait assez bien démarré avec les deux premiers volumes, sûrement ce qui m’aura fait tenir jusqu’au dernier numéro, mais bien vite l’intérêt retombe. On touche effectivement du doigt quelques problématiques liées à la famille, l’adolescence, les addictions… mais ce riche programme n’est traité que très superficiellement. Il me semble que le problème principal vient du méchant, qui occupe une place centrale mais, se révèle l’un des personnages les moins colorés du récit. Il est juste… méchant. C’est pauvre. Par conséquent tous les rebondissements et révélations le concernant le sont aussi, soit une très large partie de la bande-dessinée. Le seul protagoniste qui de part son évolution sort véritablement du lot est celui du handicapé mental, mais que j’ai trouvé un peu décevant dans son utilisation finale. J’aurais aimé en savoir plus sur les fameuses clés (certaines d’entre elles révèlent quelques excellentes idées du scénariste), sur leur origine, leur fonctionnement, plutôt que de découvrir qu’en fait le méchant était déjà méchant avant.

Conclusion :
Pas très convaincant.

A lire si vous voulez en savoir plus sur :
les grottes
les portes
les figurines
les prises de tête